Rahma est une ode à nos mères, un hommage au courage, une reconnaissance à la dignité.
En juillet 2002 Aïcha fuit le Maroc avec ses 3 filles âgées de 6, 4 et 2 ans en falsifiant l’autorisation paternelle à quitter le territoire. Elle fuit avec la peur au ventre mais armée de courage le douanier qui la fait passer n'y voit rien. Aïcha passe.
Après 24 ans de réflexion je me demande ; si Aïcha n'avait pas fui ce jour là un système patriarcal qui l’empêche de disposer librement de ses droits de mère, si le douanier avait remarqué que le document était frauduleux, si le mari avait compris que son ex femme le fuyait et qu'il n'allait pas revoir ses enfants pendant au moins 4 ans, serais-je là aujourd’hui ?
À quoi aurait ressemblé ma vie ?
À ma mère.
Rahma est une ode à nos mères, un hommage au courage, une reconnaissance à la dignité.
En juillet 2002 Aïcha fuit le Maroc avec ses 3 filles âgées de 6, 4 et 2 ans en falsifiant l’autorisation paternelle à quitter le territoire. Elle fuit avec la peur au ventre mais armée de courage le douanier qui la fait passer n'y voit rien. Aïcha passe.
Après 24 ans de réflexion je me demande ; si Aïcha n'avait pas fui ce jour là un système patriarcal qui l’empêche de disposer librement de ses droits de mère, si le douanier avait remarqué que le document était frauduleux, si le mari avait compris que son ex femme le fuyait et qu'il n'allait pas revoir ses enfants pendant au moins 4 ans, serais-je là aujourd’hui ?
À quoi aurait ressemblé ma vie ?
À ma mère.
À la frontière entre le Maroc et l’Espagne, Rahma a choisi l’exil, le sien, mais aussi celles de ses deux jeunes filles. Le pouls battant jusque dans ses veines, elle tend au douanier un document : une “autorisation paternelle de quitter le territoire”. Mais elle sait que ce papier est falsifié, et que l’ombre de son mari violent plane encore sur cette décision vitale qu'elle prend au risque de sa vie. Redouane, le douanier, remarque que le document est contrefait et, face à ce mensonge, il hésite : la dénoncer pour rapt ou, au contraire, lui sauver la vie au risque de perdre son travail de douanier... ?
RAHMA n'est pas seulement un bout de mon histoire, mais celle de milliers de femmes à travers le monde victimes de l’impunité de leurs maris, parfois influents.
Victimes de pressions sociales, dont la voix est rarement entendue, et qui n'ont pour seule corde à leur arc : le courage.
Dans mon histoire, Aïcha ne fuyait pas un mari violent, mais autre chose. Et si, quelque part, Rahma existait dans l’entièreté de cette histoire ? Et si sa seule issue, sa seule solution, n’avait été que l’exil d’un pays qu'elle aime tant ?
Il est essentiel que RAHMA soit une fiction ayant le réalisme d’un documentaire soit une immersion sensible dans l’intimité de ce personnage, dans ses questionnements, ses peurs, ses silences qui valent mille mots, ses regards plus parlants que des concours oratoires. Je veux mettre en lumière sa dignité, sans filtre, sans ornement. Je vois le spectateur comme un acteur à part entière du film. La caméra sera toujours au plus proche de Rahma, sans interruption, sans plans trop construits ni artifices. La réalité ne sera pas “brouillée” par des scènes trop écrites, ni des cadres trop esthétiques. Mon intention première est la suivante : que le spectateur ressente que ce qu'il voit est en train d’arriver sous ses yeux. Qu’il se demande : “Est-ce que cette scène a été pensée ou filmée spontanément ?”
Mais surtout, que l’on ressente cette impuissance : nous, spectateurs, ne pouvons que regarder.
Références artistiques :
- Polisse de Maïwenn, pour son énergie brute et sa caméra organique.
- Une séparation et Le Client (The Salesman) d’Asghar Farhadi, pour leur tension intime et leur naturalisme.
- L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine, pour sa frontalité, sa pudeur et sa justesse.
RAHMA, REDOUANE, AMIR, WAHIDA
INTERPRÉTÉE PAR HIBA BENNANI
Elle est la mère, la protection, celle qui donne la vie et qui donne de sa vie pour protéger l’enfant.
Rahma efface ses émotions, ses peurs, ses angoisses pour protéger ceux de Wahida, la plus grande et la plus apte à comprendre ce qu'il se passe. Elle est le bouclier de leur âme et de leur insouciance et, malgré le risque qu’elle encourt — celui de retourner chez son mari et celui de la prison, tout au long du film les besoins de ses enfants passent avant tout. Elle est mère.
INTERPRÉTÉE PAR HIBA BENNANI
Elle est la mère, la protection, celle qui donne la vie et qui donne de sa vie pour protéger l’enfant.
Rahma efface ses émotions, ses peurs, ses angoisses pour protéger ceux de Wahida, la plus grande et la plus apte à comprendre ce qu'il se passe. Elle est le bouclier de leur âme et de leur insouciance et, malgré le risque qu’elle encourt — celui de retourner chez son mari et celui de la prison, tout au long du film les besoins de ses enfants passent avant tout. Elle est mère.
INTERPRÉTÉ PAR MANSOUR BADRI
Redouane a travaillé dur pour devenir chef des douaniers à la frontière de Tanger. Il s'est démarqué par son honnêteté et sa fermeté. Ce métier de passion, Redouane l’a choisi après avoir été spectateur d’injustices toute son enfance. Les souvenirs de sa propre mère battue par son père ont fait de lui un homme juste et plein d’humanité. Bien qu’il paraisse dur et sans compassion, Redouane commence à comprendre que franchir la frontière est vital pour Rahma et ses enfants. Un dilemme cornélien hantera son esprit tout au long du film : la laisser passer et risquer sa réputation ainsi que son travail, ou privilégier sa bonté et rendre hommage, par cet acte, à sa propre mère ?
INTERPRÉTÉ PAR MANSOUR BADRI
Redouane a travaillé dur pour devenir chef des douaniers à la frontière de Tanger. Il s'est démarqué par son honnêteté et sa fermeté. Ce métier de passion, Redouane l’a choisi après avoir été spectateur d’injustices toute son enfance. Les souvenirs de sa propre mère battue par son père ont fait de lui un homme juste et plein d’humanité. Bien qu’il paraisse dur et sans compassion, Redouane commence à comprendre que franchir la frontière est vital pour Rahma et ses enfants. Un dilemme cornélien hantera son esprit tout au long du film : la laisser passer et risquer sa réputation ainsi que son travail, ou privilégier sa bonté et rendre hommage, par cet acte, à sa propre mère ?
INTERPRÉTÉ PAR ABDEL OUKOUR
Amir est jeune, plein d’ambitions et avide de savoir. Il veut par-dessus tout montrer à ses supérieurs de la frontière qu’il est dynamique et prêt à tout pour, un jour, aspirer lui aussi au poste de chef des douaniers. Lorsqu’il découvre que l’autorisation paternelle de quitter le territoire de Rahma est falsifiée, il y voit une occasion en or de prouver qu’il est lui aussi capable d’autorité et de faire respecter avec fermeté les lois. Étant jeune, Amir a toujours été moqué : trop fin, trop timide, pas assez homme et fort aux yeux de la société qui l’a éduqué. Il a choisi cette voie de douanier pour justement montrer à sa famille et à son entourage qu’il incarne la force même, et faire taire enfin les moqueries à son sujet. Céder et laisser passer Rahma serait, pour lui, admettre qu’ils avaient raison. Va-t-il réussir à se montrer vulnérable une nouvelle fois ?
INTERPRÉTÉ PAR ABDEL OUKOUR
Amir est jeune, plein d’ambitions et avide de savoir. Il veut par-dessus tout montrer à ses supérieurs de la frontière qu’il est dynamique et prêt à tout pour, un jour, aspirer lui aussi au poste de chef des douaniers. Lorsqu’il découvre que l’autorisation paternelle de quitter le territoire de Rahma est falsifiée, il y voit une occasion en or de prouver qu’il est lui aussi capable d’autorité et de faire respecter avec fermeté les lois. Étant jeune, Amir a toujours été moqué : trop fin, trop timide, pas assez homme et fort aux yeux de la société qui l’a éduqué. Il a choisi cette voie de douanier pour justement montrer à sa famille et à son entourage qu’il incarne la force même, et faire taire enfin les moqueries à son sujet. Céder et laisser passer Rahma serait, pour lui, admettre qu’ils avaient raison. Va-t-il réussir à se montrer vulnérable une nouvelle fois ?
Wahida est l’enfant qui se tient à la frontière fragile entre l’enfance et l’âge adulte. Dans ses gestes demeurent encore la légèreté, l’insouciance et la naïveté propres à son âge. Mais derrière son regard, se cache une maturité imposée trop tôt. Elle a grandi dans le vacarme des disputes et le silence des blessures. Le spectacle intime et violent du foyer a forgé chez elle une lucidité douloureuse, qui contraste avec l’innocence qu'elle tente de préserver. Elle est à la fois témoin et victime, enfant et adulte, une âme en transition. À travers Wahida, le film révèle ce paradoxe : la beauté fragile de l’enfance confrontée à la brutalité du monde.
Wahida est l’enfant qui se tient à la frontière fragile entre l’enfance et l’âge adulte. Dans ses gestes demeurent encore la légèreté, l’insouciance et la naïveté propres à son âge. Mais derrière son regard, se cache une maturité imposée trop tôt. Elle a grandi dans le vacarme des disputes et le silence des blessures. Le spectacle intime et violent du foyer a forgé chez elle une lucidité douloureuse, qui contraste avec l’innocence qu'elle tente de préserver. Elle est à la fois témoin et victime, enfant et adulte, une âme en transition. À travers Wahida, le film révèle ce paradoxe : la beauté fragile de l’enfance confrontée à la brutalité du monde.
Je suis née en 1999 à Casablanca et j’ai grandi en France dès l’âge de deux ans. Très tôt, le théâtre est devenu pour moi un moyen d’exprimer ce que je ressens et de comprendre le monde qui m’entoure. À cinq ans, j’ai fait mes premiers pas sur scène, et depuis, la scène et l’écran font partie de ma vie.
Mon parcours m’a amenée à voyager et à travailler à travers le monde, toujours à la recherche d’histoires qui touchent, qui questionnent et qui racontent l’humain dans sa complexité.
Filmographie sélective
Ce film a été écrit avec passion, la même passion avec laquelle je vous adresse ce dossier artistique, en espérant avoir su vous la transmettre. Avec le rêve et la conviction de voir un jour ce film prendre vie.
Avec amour pour le cinéma,
HIBA BENNANI